Appel à communications – 50ème Congrès de la Commission Internationale d’Histoire Militaire : Rebellions et souveraineté à l’époque contemporaine (1800 à nos jours)
50ème Congrès de la Commission Internationale d’Histoire Militaire
Thème :
Rebellions et souveraineté à l’époque contemporaine (1800 à nos jours)
Dakar (Sénégal) 1er -5 septembre 2025
Argumentaire
La rébellion peut être définie comme tout acte de dissidence, d’insurrection, de révolte, de séparatisme, de fronde ou de soulèvement. Elle réfère au fait d’opposer une résistance violente à une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public, dans l’exercice de ses fonctions, pour l’exécution des lois, des ordres de l’autorité publique, des décisions ou mandats de justice. Individuelle ou collective, organisée ou désorganisée, passive ou active, la rébellion, dans ses formes, est aussi vielle que les sociétés humaines. En effet, la violence, patrimoine commun de l’humanité, est le lot quotidien des sociétés humaines.
A partir du XIXe siècle, l’essor de la révolution industrielle, l’expansion des puissances coloniales, le développement du colonialisme et de l’impérialisme inaugurent une série de crises (révoltes, rébellions, sécessions) à la fois locales et internationales qui, à coups redoublés vont soumettre à rude épreuve la souveraineté et les sociétés de l’époque contemporaine. Le choix du thème de cette conférence sur « Rebellions et souveraineté à l’époque contemporaine (de 1800 à nos jours) » trouve toute sa pertinence au regard de la géopolitique
L’ère contemporaine est caractérisée par des rébellions qui affectent, à des degrés divers, l’ensemble des continents. En Amérique, alors que la révolution haïtienne démarrée en 1789 triomphe en1804, la rébellion au Brésil (1822) se dénoue par l’indépendance nationale. Au Canada, la rébellion des Patriotes de 1837 se manifeste par une tentative de séparatisme dans la colonie britannique du Bas-Canada, alors que la rébellion Maya secoue le Yucatán en 1847 et que la guerre de Sécession déchire l’Amérique du Nord entre les États-Unis (nord) et les confédérés (sud) en 1861-1865.
En Asie, la révolte des Taiping contre la dynastie Qing et la domination des Mandchous en Chine en1851-1864 se termine avec un bilan macabre entre 20 et 30 millions de morts. Presque concomitamment en1857, la révolte des cipayes ou « mutinerie indienne » (Indian Mutiny pour les Britanniques), une série de soulèvements et de rébellions ravage le nord et le centre de l’Inde contre la domination britannique.
Au Japon la décennie après la restauration de Meiji (1866-1868) est marquée en 1877 par la rébellion de Satsuma au Japon lorsque les samouraïs, déçus par le nouveau régime, se soulèvent à Kagoshima, sur l’île de Kyūshū à la suite de Saigō Takamori.
A la fin du XIXe siècle, le continent asiatique est marqué par des crises majeures à l’exemple de révolution philippine dirigée par le Katipunan contre l’Espagne (1896-1898) et la révolte des Boxers dans l’empire chinois (1899-1901).
L’Europe du XIXe siècle, pour sa part, est secouée par plusieurs crises multiformes sous formes de révoltes, de rébellions. Que l’on songe à l’’insurrection dans le royaume des Deux-Siciles (1820-1821), à la révolte des Janissaires dans l’Empire ottoman en 1826 et aux Trois Glorieuses (ou révolution de Juillet) à Paris en 1830. Il s’y ajoute la révolution belge qui mena à la scission du royaume et à l’indépendance de la Belgique, le Printemps des peuples, la grande vague révolutionnaire qui traverse l’Europe en 1848.
En Afrique, les dernières années du XIXe siècle sont rythmées par plusieurs soulèvements consécutifs aux opérations de conquête et de pacification : rébellion mahdiste (1881-1899), révolte d’Abushiri contre les Allemands (1888 – 1889), rébellion des Batetela de Luluabourg contre l’État indépendant du Congo en 1895.
Le sud-ouest allemand est marqué en 1904 par un génocide consécutif à la révolte des Hereros contre la politique de confiscation systématique des terres par les colons. Ainsi des dizaines de milliers de Hereros furent exterminés par l’Allemagne.
Les dernières décennies du XXe siècle, sont caractérisées par plusieurs rebellions : tchétchène, kurde, touarègues, etc. qui sapent le fondement des États et posent la problématique des reconfigurations géopolitiques actuelles en Amérique, en Europe, en Asie et en Afrique.
L’Afrique post coloniale est ravagée par une série de coups d’états, rebellions et sécessions (Katanga 1960-1964, Biafra en 1967-1970) qui soumet à rude épreuve la stabilité du continent. Le génocide rwandais de 1994, les rebellions en République Démocratique du Congo depuis 1960, en Éthiopie, en Érythrée, au Soudan, en Centrafrique, au Tchad, au Mali, au Niger, au Burkina, dans le sud du Sénégal avec le MFDC, etc., sapent les fondements de la cohésion nationale. Dans le Sahel, la porosité des frontières et la facilité de circulation des armes consécutive au renversement de Kadhafi en Libye, ouvrent la porte à une instabilité qui, au fil du temps, profite aux mouvements jihadistes.
Axes retenus
Quatre Axes (sous-thèmes) sont identifiés :
- Axe 1 Typologie des rebellions : Formes et caractères des rebellions
- Axe 2 Facteurs, causes, origines des rebellions
- Axe 3 Les souverainetés à l’épreuve des rébellions
- Axe 4 Les conséquences des rebellions
Calendrier
- 30 mai 2025 Date limite de soumission des propositions
- 22 juin notification aux participants
- 25 juillet 2025 envoi des communications écrites aux organisateurs
- 1er -5 septembre 2025 Organisation du 50e Congrès de la Commission Internationale d’Histoire Militaire à Dakar
Le dossier de candidature en français ou en anglais inclut une proposition de communication 400 mots maximum ainsi qu’un CV d’une demi-page. La date limite de dépôt est fixée au 30 mai 2025.
Veuillez adresser votre dossier à l’adresse suivante : contact@cshm.sn